Les avantages et inconvénients du télétravail
Avec les confinements, le télétravail fait aujourd’hui l’objet d’une attention entrepreneuriale et médiatique, ainsi que d’un intérêt renouvelé dans les recherches universitaires [1]. Gabrielle Schütz constate que la plupart des recherches sont produites par les sciences de la Gestion qui se focalisent sur les avantages et inconvénients du télétravail, dans un discours généralisant souvent déconnecté de situation singulière [2]. Cette polarisation du débat occulte pourtant un autre enjeu, malgré son apparente évidence : l’enjeu immobilier. En réduisant l’occupation des bureaux, le télétravail permet d’aménager les bureaux en « flex-office » : un aménagement où « les postes de travail ne sont pas nominatifs et sont moins nombreux que les salarié·es auxquels ils sont destinés » [3].
La financiarisation de l’immobilier d’entreprise
Les professionnel·les de l’immobilier d’entreprise et de l’aménagement de bureaux jouent un rôle important dans le développement de ces formes d’organisation spatiale du travail. Cela peut paraître paradoxal : des professionnel·les œuvrent à la réduction des bureaux alors que ceux-ci constituent leur cœur de métier. Pour comprendre ce phénomène, il est nécessaire de s’intéresser au marché des bureaux et à l’activité d’aménagement de ces professionnel·les. Avec la financiarisation de l’immobilier d’entreprise, au sens de l’introduction de biens et services sur le marché financier [4], les bureaux vont être au cœur de tension concernant l’attribution de leur fonction (économique). Occupant principalement une fonction de production jusque dans les années 1990, ils deviennent également un actif financier à valoriser. Comment les professionnel·les de l’aménagement tiennent t’il·elles compte dans leur travail de cette double contrainte, financière et productive ?
Extrait d’un article paru dans
[2] Schütz et Noûs.
[3] Schütz et Noûs.
[4] Céline Baud et Ève Chiapello, « Comment les firmes se financiarisent : le rôle de la réglementation et des instruments de gestion. », Revue française de sociologie Vol. 56, no 3 (30 septembre 2015): 439-68.
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